Dans le domaine de la tech, la tendance « no code » prend de plus en plus d’ampleur. Chez Odeven, notre activité principale étant le développement d’applications web et mobiles sur-mesure, nous portons forcément un regard critique (voir inquiet) sur cette tendance ! Mais si le “no code” est populaire, c’est certainement pour de bonnes raisons.
En effet, cette approche permet à quiconque de créer des applications et des sites web sans avoir à écrire une seule ligne de code. Elle répond donc à un réel besoin et permet de démystifier un domaine complexe réservé aux développeurs. Bien que cette innovation soit saluée pour son accessibilité et sa facilité d’utilisation, une question persiste : est-ce que les développeurs traditionnels sont menacés par cette montée du « no code » ?
Qu’est-ce que le « No Code » ?
Le « no code » est une approche de développement qui utilise des outils visuels intuitifs pour créer des applications sans nécessiter de compétences en programmation. Des plateformes telles que Webflow, Bubble, ou encore Glide permettent aux utilisateurs de concevoir des applications en glissant-déposant des éléments et en configurant des paramètres, tout en évitant le besoin de coder.
Il faut noter que même si c’est actuellement une tendance forte, le no code existe depuis longtemps. Déjà dans les années 90, le logiciel HyperCard sur les premiers Macintosh permettaient aux utilisateurs de créer des applications simples en manipulant des cartes et des boutons sans avoir à écrire de code.
Dans les années 2000, des plateformes comme WordPress ont popularisé la création de sites web sans nécessiter de compétences de codage profondes. Les utilisateurs pouvaient personnaliser leurs sites en utilisant des thèmes et des plugins préconçus.
Finalement, vouloir créer des sites et applications sans apprendre le métier de développeur a toujours intéressé.
Accessibilité et Rapidité
L’un des principaux avantages du « no code » est son accessibilité. Il ouvre la voie à des individus non techniques, tels que les entrepreneurs ou les spécialistes du marketing, pour concrétiser leurs idées sans recourir à des développeurs professionnels. De plus, le développement « no code » est généralement plus rapide, car il élimine les étapes complexes de codage et de débogage.
Il faut cependant noter que le développement “no code” impose les mêmes difficultés en termes de compréhension et traduction des besoins, point généralement critique dans la réalisation d’une application.
Avoir des bases techniques en informatique ne pourra qu’être bénéfique à quelqu’un se lançant dans le no code. Par exemple, savoir structurer une base de données relationnelle semble être une compétence importante, même en no code !
Du fait d’avantages évidents, le « no code » soulève des préoccupations quant à son impact sur les développeurs traditionnels. Certains craignent que cette technologie ne diminue la demande de développeurs professionnels. Après tout, si tout le monde peut créer des applications sans coder, où est la place des développeurs ?
Alors, le no code va faire disparaître les développeurs ?
Oula, pas si vite ! Déjà il faudra toujours de “vrais” développeurs pour coder les outils no code.
Alors malgré la popularité croissante du « no code », les développeurs ne sont pas destinés à disparaître de sitôt. Voici pourquoi :
1. Complexité des Projets : Pour des applications complexes et spécialisées, le « no code » peut atteindre ses limites. Les développeurs restent indispensables pour des projets nécessitant une conception avancée et des fonctionnalités sur mesure.
2. Personnalisation et Évolutivité : Le « no code » offre des solutions standardisées. Cependant, pour une personnalisation approfondie et une évolutivité à long terme, les développeurs sont essentiels.
3. Maintenance et Optimisation : Une fois les applications déployées, elles nécessitent souvent des mises à jour, des corrections de bogues et des optimisations de performances, pour lesquelles les compétences en codage sont essentielles.
4. Dépendances à un éditeur : C’est une limite importante du no code, dépendre de l’éditeur de la plateforme. En effet, si vous choisissez de réaliser une application sur une plateforme no code et que cette dernière ferme, il sera certainement difficile de la faire fonctionner et la maintenance sera compromise.
5. Coûts à moyen terme : Un point souvent sous-estimé, le no code peut coûter cher. En effet, la réduction du budget de la réalisation pourrait rapidement être rattrapée par le coût d’hébergement de l’application. Si vous commencez à avoir du trafic, votre dépendance au plan d’hébergement de la plateforme risque de grever votre budget.
De nombreux arguments permettent donc de dire que les développeurs ne sont pas menacés par le no code. D’ailleurs depuis pratiquement 10 ans, nous pouvons entendre que le métier de développeur est en voie de disparition et pourtant, malgré un marché plus ralenti, le chômage chez les développeurs reste à un niveau très faible !
Synergie Plutôt que Concurrence
Au lieu de voir le « no code » comme une menace, de nombreux développeurs adoptent une approche plus collaborative. Ils intègrent les outils « no code » dans leur processus de développement, les utilisant pour des tâches spécifiques telles que les prototypes rapides ou les interfaces utilisateur simples. Cette approche combine efficacement les compétences en codage avec les avantages du « no code », offrant des solutions plus flexibles et rapides.
Cette approche permet aussi à ceux qui n’ont pas de compétences techniques de se lancer dans la création d’applications. Cela peut permettre de tester des idées, de réaliser un prototype avant le passage à un développement professionnel.
En définitive, le « no code » représente une évolution significative dans le domaine du développement d’applications, rendant la création technologique plus accessible à tous. Cependant, il est peu probable que les développeurs professionnels soient remplacés. Au contraire, ils s’adaptent à cette nouvelle vague technologique en trouvant des moyens innovants de l’incorporer dans leur pratique. La clé réside dans la collaboration et la synergie entre les outils « no code » et les compétences en codage, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles possibilités créatives et fonctionnelles.